Chamboulement intersidérant

Chronique d'un fake...
 

Je ne suis pas un artiste à temps partiel. [ Affirmation lourde de signification ]



.....Le vent souffle dans la plaine.....

Je reprends.
Je ne suis pas un artiste à temps partiel. Ce que je fais n'est pas un loisir du week-end, ni un moyen de me socialiser. J'aime pas les gens, ils ne comprennent rien, et même quand on leur explique ils me renvoient systématiquement vers leur petit nombril qui ressemble à un trou du cul.

Donc...
Je ne suis pas un artiste à temps partiel.
J'ai essayé, ça ne fonctionne pas.
Vingt quatre heures sur vingt quatre mon cerveau se nourrit et régurgite tout ce que mon système nerveux enregistre et classe en concepts, analyses, plaisir, douleur,etc...
Etre un artiste, c'est juste donner une forme à l'extérieur de soi de cette bouillie cérébrale que la plupart des Occidentaux blancs déversent sur leur analyste ou font taire à grand coup d'anxiolytiques.

Jai déja fait mention ici de Capsule, un projet lancé au départ comme un fake-gagneur de temps à une association chargée de faire de la professionnalisation avec les artistes au RSA comme moi. Finalement, je perds plus de temps qu'autre chose. Le facteur X est venu interférer. Le facteur X est souvent un Humain dont l'objectif dans la vie est de réaliser les siens, et à qui on donne une idée, une chose rare pour lui qui en manque cruellement. Tellement rare qu'il veut l'exploiter. La plupart du temps, il ne sait pas comment.
Bref mon idée s'est retournée contre moi et voilà près de six mois que je cherche comment passer à autre chose.
Alors que la plupart de mes collègues cherchent un débouché, de la reconnaissance et tout un tas de trucs inutiles pour eux comme pour le reste de l'Humanité, moi, je veux juste qu'on me laisse tranquille ( Leave me alone !!! ) Visiblement, il faudra que j'attende la mort pour ça.
Pas gagner, vu que je ne sais pas encore si je suis capable de mourir ( pas encore essayé ).

Contre toute attente, je vais sortir Capsule puisque sinon, je suis condamné à rencontrer un conseiller Pôle-Emploi consternant, à deux doigts de se finir sur son bureau en mettant les doigts dans la prise.

Bon mais okay, d'accord, mais bon Capsule c'est un truc aussi consternant qu'une porte de frigo. Le sous-titre de ce machin, c'est quand même que je fais des oeuvres "relationnelles". Rien que de l'écrire me fait rire...

Non mais sans blague, bien que je savais que ce type de discours pouvait plaire à une tâche d'un service culturel d'une collectivité locale, je trouve ça particulièrement vide de sens. Je me demande bien ce que les collecteurs d'idées ont pu comprendre à mon concept venteux.
Par définition une oeuvre crée du lien entre celui qui en est à l'origine et celui qui se la prend en pleine face ou entre les deux oreilles. Je crois que c'est le fondement de l'art que de lier entre eux les êtres humain. Il me semble, mais je n'ai pas fait beaucoup d'études.

Je pourrais me la jouer inventeur du fil à couper le beurre, m'acheter une panoplie d'artiste pour impressionner le gueux, mais ça m'ennuie considérablement et en plus, je suis rentré du Japon récemment et je suis en pleine déprime. Alors tournons ce fake en farce et amusons-nous un peu au détriment des cuistres et des gros bêtes. Nul n'est plus aveugle que celui qui veut croire absolument. Tel un roc, il s'enracine dans ses croyances et ses certitudes que la vérité vraie elle-même ne peut ébranler.

Mon oeuvre, c'est moi, bordel. Je ne peux me dissocier de ma démarche, d'éructations sonores, ou des tâches que je montre à voir. Tout, tout est tout. Je suis un et indivisible. Donc Capsule est une partie de ma démarche, de mon oeuvre, donc c'est moi. Cette mise en abîme de Capsule, la farce, le fake, tout est dans Capsule. Les conséquences de cette révélation elles-mêmes font partie de l'oeuvre globale. Je suis un artiste complet, conséquent et entier, pas un putain de produit autorisé à exposer le résultat d'une tendance. Je vous emmerde.

 

Catégorie : capsule diary | le samedi 12 décembre 2009